Pénombre



Aller peu à peu, d'une extrémité du jour à l'autre
Se méprendre dans la nonchalance, s'étirer jusqu'au dernier trait d'union de la troposphère
Mêler, sans trop de bruit, le brisement aux travaux des heures 
Où aller peu à peu, quand derrière l'agitation guette à tout moment une imminence ?
Guette, d'une extrémité du jour à l'autre, le risque d'un saisissement ?

Trop sidérée de honte pour décoller, sans trop de bruit, l'exfoliation des souvenances
J'ai dansé à fendre l'âme sur le souffre de ton temps
Donné aux centres des tristesses un bord de cuivre
Je palpe mes flancs couverts encore du tartre de tes mots
Je voudrais m'étreindre et enlever aux célébrations défuntes ma présence
Désengager mes ferveurs et me poursuivre sans penser

Je suis corrompue par les germes de cette passion difforme
M'être adonnée, de la candeur à pleins bras,  aux seuls artifices d'une malversation
Avec une vigueur infatigable, une ténacité au poitrail grand ouvert, des ans, des ans
Et ne pouvoir me cacher aujourd'hui que sous le rire piaulant d'une flétrissure
Ce que je fus, sans clause autre que mon lien magnétique

J'ai honte d'avoir tant aimé le regard qui méprisa la vérité allergique de mon attache
Tu caressais mon abandon
Et la chienne qui dormit dans le froid de l'attente
Osait à peine bouger le cou pour ne pas sentir sa chaîne
De cette fidélité impardonnable, du sérieux  attentif de mon adulation, j'ai honte
 C'est une lésion par effraction, cautérisant si mal malgré l'effleurement des douceurs, un sacrilège à vie

C'est peu



Juillet, 2014