Déraillement





Alignements implacables des faits, leur nombre
Les escalades impromptues
Les plongeons s'enroulant dans la mousse
Tous. Finis. Rangés 
Mise au pas
Mise à pied
L'attente s'est pris le voile dans le broyeur
Des franges. Mélange étrange qui fait peur 
 Muselière graisseuse du réel
Il ne fallait pas le croire, l'insouciance
Mot pour mot
Mais chacun à part soi 
 La  lenteur du dépeçage permet  d'abandonner par pièce
On effleure l'hymen
L'idée, aussi, l'idée même d'une envergure, l'idée de quelque chose
Peu à faire, déjà déchirés
C'est fait, c'est dit
Toucher le fond de l'insolvable
La force du choc a broyé mes canines
Comment mordre le vertige ? 
 Comme la terre, le désespoir est plat
Si l'eau coulait avec la générosité de l'alcool
J'irais dormir sous les ponts de mon extase
Attendant la nuit, quand rien n'existe encore, chacun des trains qui auraient dû dérailler





Août 2014