Dévaler




Chaque nouvelle frappe chaque fois sans ménagement
Chaque fois en des lieux inconnus
Devant construire à chaque fois, à chaque nouvelle nouvelle de nouvelles caisses
Pour encaisser, de nouvelles caisses dont la forme n'existe pas encore
 Où déposer ce que j'apprends, où tasser ce que j'ignore
Et qui pourtant attend
C'est un ring, c'est aussi une forêt 
Je m'y égare
C'est un combat où personne ne lutte
Quoi faire de ce que je sais que je ne connais pas ?
Et comment me porter entière
Si une partie de moi se perd
La carte d'identité de ma tiédeur découpée au scalpel
Le corps des femmes leur parle sans discontinuer
Bien après que le ventre ait tenu la promesse de gestations profondes
Il continue de leur dire à mots couverts
Que pressentir aux carrefours exposés de leurs amours
Leur ventre les borde quand la nuit est inhospitalière et sans nom
Il fait vibrer leur voix au sein du chœur des chants farouches
Qu'écouter si sa voix humectée m'abandonne ?
Qu'écouter si tout à coup il se tait
Jeté comme un rebut au bec des mouettes ?
Je suis solidaire de toutes mes muqueuses
Je leur suis attachée comme à mes enfants secrets
Leur débâcle m'exclut comme une autre
La vérité est toujours nue
Son bassin est souvent trop étroit
Mais elle regarde droit dans les yeux
Chaque nouvelle frappe en des lieux inconnus
J'encaisse, j'encaisse
Les suffixes me font mal
Ectomie n'est pas un nom de fleur




Juillet 2014